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Mauser C96

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Mauser C96 Empty Mauser C96

Message  Invité Ven 14 Déc - 10:00


Contrairement à ce que son nom semble indiquer, le Mauser C96 ne doit pas sa conception au génie créatif de Paul Mauser. Ce sont les frères Feederle, travaillant pour Paul Mauser, qui travailleront les premiers sur ce pistolet semi automatique original. Fidel Feederle était à l’époque (1894) l’un des plus proches collaborateurs du « patron ». Échaudé par ses échecs passés dans le domaine des armes de poing malgré la conception des modèles C77 et C78 (ce dernier est connu sous le nom de Mauser « zig-zag ») au profit du Reichsrevolver M. 79, M. Mauser n’a pas découvert les travaux déjà avancés sur cette arme avec joie. Sa colère à cette occasion est restée légendaire. Il consentira finalement à participer à la finalisation du projet dont le prototype sera présenté le 15 mars 1895. Parrainé par une personnalité jouissant d’une certaine envergure, l'empereur Guillaume II d'Allemagne en personne, le futur du pistolet Mauser semble radieux. Particulièrement satisfait de sa séance de tir à Potsdam, l'empereur fait d’un Mauser C96 son arme personnelle, car étant victime d'une paralysie totale du muscle de l'épaule gauche et du bras, il pourra malgré tout utiliser l'arme lorsqu'elle est accrochée à son étonnant étui crosse qui permet de la manier avec un seul bras. Cette crosse était fabriquée en bois donc plutôt fragile, ce qui explique que peu de modèles d'origine en disposent encore.



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Malgré cela en 1896, les ventes ont beaucoup de mal à décoller. Pour faire croire à un succès commercial, des tranches de numérotation entière sont sautées. Les premières ventes significatives répondent à des besoins bien précis. Avant de partir en campagne au Soudan, le jeune lieutenant Winston Churchill1 fait l’acquisition d’un C96 à Londres. Ayant des difficultés à utiliser son bras blessé, et donc de son sabre, il s’en servira au Soudan contre les derviches pendant la bataille d’Omdurman en 1898 (voir crise de Fachoda). Il faut dire que les officiers, en cette époque troublée, portent le plus souvent leur arme personnelle. Ainsi, lors de la Seconde Guerre des Boers (1899-1902) en Afrique du Sud, de nombreux exemplaires seront vendus. C’est à cette occasion que nous retrouvons Churchill, devenu entre-temps correspondant de guerre et son désormais fidèle Mauser. Malgré ces quelques ventes et ces succès d'estime, le marché civil boude cette arme.



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Les affaires ne vont pas mieux sur le marché des armes d’ordonnances. Un des rares contrats significatifs est signé avec la Marine italienne en 1899 et porte sur une quantité de 5 000 pièces (ce modèle est connu par les collectionneurs sous le nom de Mauser Marina ou pistola automatica modello 1899. D’autres commandes seront faites au profit de l'empire ottoman (1898) ou de la Perse (1910) mais n’excèdent pas les 1 000 pièces chacune. Dans l'empire russe, de nombreux officiers tsaristes s'en procurent comme arme personnelle.
En fait, les échecs se succèdent. Les tests d’évaluation organisés par la commission d’évaluation de l’armée suisse en 1900 consacrent le Luger Parabellum (calibre 7,65 mm Parabellum).
En 1908, c’est l’armée prussienne qui choisit à son tour le Luger Parabellum (nouvellement chambré en 9 mm Parabellum) qui prend alors le nom de P.08 (relatif à l’année d’adoption du modèle par l’armée). Les tests organisés aux USA ne seront pas plus concluants. Si les qualités de l’arme sont reconnues, le choix se porte néanmoins sur un modèle du cru, un Colt.




Le Mauser C96 pâtit principalement de son poids, de son manque d’équilibre et d’un manque relatif de fiabilité au cours des essais organisés alors. Autre grief majeur, le coût de revient. L’arme est entièrement usinée et finie à la main. La moindre erreur se solde par la mise au rebut du bloc.
Il est aussi sans doute victime de son aspect brutal contrastant avec les lignes harmonieuses du Luger Parabellum. Ce sera précisément cet aspect que cherchent les aventuriers et les coloniaux de l’époque.




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Des heures sombres s’annoncent, la Première Guerre mondiale ne va tarder plus longtemps. Délaissé par l’armée prussienne au profit du Luger, le Mauser C96 devient quasi-réglementaire quand celle-ci commande au fabricant 150 000 pièces en 1916. Cependant, afin de rationaliser la fourniture de munitions, les C96 de cette série spécifique sont chambrés en 9 mm Parabellum. C’est le modèle connu par les collectionneurs sont le nom de Mauser C96 modèle 1916.
Afin d’éviter l’emploi d’une munition inadaptée, ces armes arborent un grand "neuf" à la fois gravé et peint en rouge sur les plaquettes de crosse. Cette précaution s’impose car la cartouche de 9 mm Parabellum chambre sans aucune difficulté dans un modèle standard chambré, lui, en 7mm63 Mauser. Le canon n’accepte pas aussi facilement un projectile dont le diamètre est plus important que le sien. Ce qui aurait occasionné une explosion dans toute autre arme se solde ici par une surpression énorme qui ne détruit pas l’arme (ce fait, bien que peu vraisemblable, a été maintes fois vérifié).
Sur la commande initiale de 150 000 pièces, environ 137 000 seront finalement livrées avant la fin des hostilités. C’est à cette époque (1915) qu’est adoptée la nouvelle sécurité en raison du manque de fiabilité du système précédent. Les lettres "NS" (neue sicherung) apparaissent, entrelacées, sur le chien de l’arme. De nombreux pistolets sont ainsi rappelés à l’usine afin que la modification soit effectuée.
Ces armes produites durant la guerre n’ont plus les états de surface parfaitement polis des modèles d’avant guerre. Les traces d’outils sont nombreuses mais n’entravent aucunement le bon fonctionnement de l’arme. Si le Mauser C96 est utilisé par l’armée prussienne de manière semi-officielle avec le modèle 1916, les officiers peuvent se procurer depuis longtemps des modèles chambrés dans le calibre traditionnel, le 7,63 Mauser. Fort populaire parmi les officiers britanniques, il n’est pas rare de voir cette arme, quel que soit le modèle, être utilisée des deux côtés de la ligne de front.





À la fin des hostilités, le Traité de Versailles impose le raccourcissement des canons des armes de poing allemandes. La longueur de canon traditionnelle du C96 est ramenée de 140 à 100 mm. Sous la République de Weimar, nombreux sont les modèles 1916 qui vont équiper les forces militaires de la Reichswehr dont les effectifs sont limités à 100 000 hommes. Ce modèle au canon raccourci est appelé modèle 1920 par les collectionneurs. L’année (1920) est frappée sur la partie gauche de la chambre de l’arme.
D’autres armes, transformées de la même manière, équipent les forces de police. Pour Mauser, les temps sont difficiles. Le Traité de Versailles est assorti de clauses très contraignantes sur les exportations de matériel de guerre qui sont simplement interdites. Cette situation est d’autant plus dommageable pour Mauser qu’un nouveau marché est particulièrement actif, le marché chinois.




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L’assouplissement des clauses du Traité de Versailles permet à Mauser d’envisager la reprise des exportations. La Chine est un marché prioritaire mais la concurrence des copies espagnoles est rude. Ceci est d’autant plus vrai que les Espagnols mettent sur le marché des armes fonctionnant en mode automatique. Le Mauser C96 doit être profondément modifié. Deux modèles voient donc le jour : le modèle 1930 et le Schnellfeuer.
La principale innovation concerne la sécurité. Un nouveau mécanisme de sécurité, nommé « sécurité universelle », rend la manipulation de l’arme chargée plus sûre. Une fois mise en sécurité, il est possible de ramener le chien à l’abattu sans risquer de voir l’arme faire feu en cas de mauvaise manipulation. Autre nouveauté chez Mauser, le canon est vissé (comme chez un fabricant espagnol de pistolet dérivé du Mauser C96, Beistegui Hermanos). Ceci permet de diminuer un coût de revient qui demeure fort élevé.
Enfin, les nouveaux modèles sont extérieurement parfaitement finis. Ceci est bien nécessaire pour une arme désormais vieillissante confrontée à une nouvelle génération d’armes plus modernes. Les premiers modèles 1930 conservent le magasin fixe de 10 coups alors que les clients demandent depuis bien longtemps une arme dotée de boîtiers chargeurs amovibles. L’élargissement de la carcasse permet enfin l’utilisation des chargeurs. C’est à cette époque qu’apparaît le mythique Schnellfeuer, premier pistolet automatique véritablement fonctionnel. Deux versions se succèdent : la très rare version dotée du sélecteur Nickl (1930) et le second modèle équipé du sélecteur de tir Westinger (1932).
Le 9 octobre 1934, c'est cette arme qui permit l'assassinat d' Alexandre Ier de Yougoslavie par le terroriste croate Velitchko Dimitrov Kerin, membre de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne.
Environ 100 000 exemplaires du Schnellfeuer seront produits et, dans la plupart des cas, exportés vers la Chine. Sur le million de Mauser C96 produits (tous modèles confondus), la moitié sera finalement exportée vers la Chine. Les troubles apparus en Chine en 1937 mettent un terme définitif aux ventes des pistolets Mauser. La perte définitive, cette fois, du plus important marché de la Waffenfabrik signe la fin des ventes du Mauser C96, irrémédiablement vaincu par les armes contemporaines. Un dernier lot de Schnellfeuer, stock d’invendus, sera utilisé par l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale.





Le Mauser C96 est avant tout une merveille d’usinage. À partir d’un bloc d’acier à haute résistance, choisi parmi les meilleurs de l’époque, la carcasse de l’arme est usinée d’une seule pièce. Ce qui peut paraître relativement aisé à notre époque, où les machines outils à commande numérique atteignent des sommets de précision, était d’une difficulté toute autre à la fin du xixe siècle.
L’ensemble glissière et canon est fabriqué d’une pièce lui aussi. Ce n’est qu’avec la création du modèle 1930 que le canon sera finalement vissé, réduisant ainsi les coûts de production. La conception du mécanisme est tout aussi étonnante. Point d’axe dans cet ensemble parfaitement ajusté à la main, si ce n’est une vis qui sert à la fixation des plaquettes de crosse… Pour finir, il est nécessaire de préciser que l’arme se démonte sans outils.



Le Mauser C96 standard est conçu avec un magasin fixe de 10 cartouches (quel que soit le calibre). Des modèles seront également développés avec des capacités de 6 coups afin de rendre l’arme plus maniable. Ce choix, conforme au mode d’alimentation des fusils de la marque, alourdit inutilement l’arme et la déséquilibre. D’autres versions seront équipées de magasins de 20 coups. Que ce soit en 6 ou 20 coups, ce sont généralement des armes issues des premières productions (avant 1910).
Le chargement se fait par des clips dont la capacité est égale à celle du magasin qui sont positionnés au-dessus du magasin une fois la culasse ramenée en arrière. Après avoir poussé les cartouches dans le magasin et retiré le clip, la culasse se referme automatiquement, chambrant au passage la première cartouche. Dès le début, l’absence de chargeur amovible comme sur le Borchardt, le Luger Parabellum ou le Browning M1900, est l’un des principaux reproches fait au C96. Ce n’est que vers les années 1930 que l’alimentation par boîtiers chargeurs (10 ou 20 coups) sera adoptée sur certaines versions du modèle 1930 (mais pas systématiquement) puis sur la majorité des Schnellfeuer (Mauser M712 Schnellfeuer).



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L'étui-crosse

Cet ingénieux système permet de transformer ce pistolet semi-automatique en petite carabine. Ce choix n’est pas forcément judicieux pour une arme de poing, sauf si celle-ci dispose d’une cartouche réellement adaptée au tir à longue distance (pour une arme de poing), le 7,63 Mauser. Cette munition est l’un des principaux atouts de cette arme.
Rappelons que la hausse est généralement graduée jusqu’à 1 000 mètres (500 mètres pour les modèles chambrés en 9 mm Parabellum). Il s’agit là d’une estimation particulièrement optimiste, des capacités réelles de la munition de 7,63 mm, qui permettait un tir de précision jusqu'à seulement 200 mètres ; à 1000 mètres, l'écart moyen entre la visée et la cible atteignait 4 mètres, même en utilisant l'étui crosse. La performance était tout de même respectable, les armes de poing contemporaines dépassant rarement les 25 mètres de portée "utile".
Par ailleurs, l’étui est accompagné d’un brêlage complet incluant le nécessaire de nettoyage de l’arme. Faits en bois, les étuis sont assez fragiles, aujourd'hui on trouve d'ailleurs cet étui avec une fissure du bois caractéristique, sur le clapet de fermeture, pièce particulièrement fragile. C’est un des reproches faits par les commissions militaires d’évaluation à l’issue des tests auxquels le C96 a participé, sans succès.




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Les variantes

Pour Mauser, la classification des modèles est très simple, il y en a trois : le C96, le modèle 1930 (modèle 711 comme le nomment les collectionneurs américains) et le Schnellfeuer (modèle 712, toujours selon les collectionneurs d’outre atlantique).

Pour l’amateur ou le collectionneur, mettre à jour une liste exhaustive des variantes du Mauser C96 est une tâche quasiment impossible. L’absence de suivi et de logique dans la numérotation, les tranches sautées, les numérotations spécifiques rendent cette étude ardue. De plus, des stocks de pièces de productions antérieures ont parfois été utilisés pour assembler des armes plus récentes.
Pour finir, les archives de la société Mauser ont été détruites ou pillées. Aujourd’hui, l’historique de cette arme est le fruit des recherches de nombreux collectionneurs de toutes origines. Parmi les pièces les plus recherchées figurent celles ayant fait l’objet de contrats (Italie, Perse, Siam) et les prototypes réalisés tout au long de la carrière du Mauser C96.
Enfin, l’absence d’archive remet en cause l’existence même de certains contrats. Les collectionneurs américains ont identifié un modèle « French gendarme » sans qu’aucun élément ne vienne valider la réalité de cette variante.
L’identification des armes de ce type se fait par différents éléments : queue de détente, extracteur, hausse, chien, plaquettes de crosse, marquage, numéro de série, fraisage extérieur de la carcasse, calibre, longueur du canon, type de sécurité.




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Les principales variantes rencontrées, classées dans l’ordre chronologique sont :

Le Cone hammer (qui doit son nom à la forme caractéristique de son chien)
Le modèle 1908 (modèle qui n’a pas dépassé le stade de la présérie. Apparition du 9 mm mauser, calibre destiné aux marchés sud américains)
Le modèle 1912 (modification du nombre de rayures dans le canon, adoption du chien à petit œil)
Le modèle 1916 (en calibre 9 mm Parabellum)
Le modèle 1920 (armes dont les canons sont raccourcis sous la République de Weimar)
Le modèle 1930 (nouvelle sécurité dite « universelle »)
Le Schnellfeuer, arme possédant un levier qui permet de tirer en continu, c'est-à-dire en rafale, particulièrement impressionnante, l'ensemble des cartouches s'enchaînant à un rythme élevé, digne des armes modernes (Mauser M712 Schnellfeuer)


Notez qu'il existe une variante carabine, comme le P08, très, très rare qui possède une crosse d'épaule non amovible. Ces exemplaires sont très recherchés en France, car leur classement règlementaire les classe en 8e catégorie (détention et transport libres).




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Les calibres

7.63 Mauser (ou 30 Mauser)
9 mm Parabellum
9 mm Mauser (ou 9 mm Mauser Export), rare
8,15mm, quelques prototypes
7,65 mm Parabellum extrêmement rare



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