Le bilan de la seconde guerre mondiale
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Le bilan de la seconde guerre mondiale
Le bilan de la seconde guerre mondiale
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1945 se présente comme une rupture fondamentale dans l'Histoire du XXème siècle et constitue le départ d'une ère nouvelle. C’est l’heure des bilans, des règlements de comptes. La carte de l’Europe est profondément modifiée.
La poussée soviétique en Europe et la suprématie militaire et économique des Etats-Unis changent la face du monde. La vieille Europe très affaiblie, ruinée, instable n'est plus au centre des décisions internationales. C'est la fin de l'hégémonie européenne.
Après la découverte des charniers et la révélation du génocide, les nouveaux dirigeants se tournent vers l'avenir afin d'éviter une nouvelle faillite de la paix, empêcher le retour d'une crise économique mondiale, faire triompher la démocratie et assurer une plus grande justice sociale.
Dans l'immédiat après-guerre, un "nouvel" organisme international, l'ONU, jette les bases d'un nouveau monde qui se divise dès sa formation. Les Etats-Unis dominent dans tous les domaines et seul un pays, l'URSS, est éventuellement capable de s'opposer à leur influence.
I. 1945, un traumatisme sans précédent
A) Une hécatombe démographique
1° Les pertes globales
Plus de 50 millions de morts, soit de 6 à 7 fois plus que pour le premier conflit mondial. Aux victimes militaires des combats s'ajoutent les pertes civiles dans les bombardements, et bien sûr les victimes des génocides.
Mais les pays sont très inégalement touchés :
PAYS - Nombre de morts - % de la population totale
URSS - 21 300 000 - 12%
CHINE - 13 500 000 - 2.2%
ALLEMAGNE - 7 060 000 - 7%
POLOGNE - 5 420 000 - 14%
JAPON - 2 060 000 - 3%
YOUGOSLAVIE - 1 700 000 - 10%
FRANCE - 610 000 - 1.5%
ITALIE - 420 000 - 1%
ROYAUME-UNI - 400 000 - 1%
ETATS-UNIS - 300 000 - 0.2%
Sources : Général Beaufre, La Deuxième guerre mondiale, Tallandier, 1967-1969
A ces chiffres doivent s'ajouter 35 millions de blessés et plus de 3 millions de disparus.
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2° Les pertes civiles
Principaux bombardements
DRESDE
(8 février 1945) : 800 avions, 30000 bombes, 135 000 morts.
TOKYO
(10 mars 1945) : 279 avions, 17000 bombes, 83 000 morts.
HIROSHIMA
(6 août 1945) : 1 avion, 1 bombe, 70 000 morts.
NAGASAKI
(9 août 1945) : 1 avion, 1 bombe, 36 000 morts.
Contrairement à la première guerre mondiale, les populations civiles furent très touchées (la moitié des victimes). En URSS, 10 millions de civils ont péri. En Pologne, 97% des disparus furent des civils, victimes des bombardements, des camps de concentration et des mauvaises conditions de vie (sous-alimentation d'où surmortalité).
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3° D'importants conséquences démographiques
Dans certains pays, à l'important déficit des naissances de la guerre s'ajoutent un déséquilibre durable des sexes (aujourd'hui encore la Russie ne compte que 9 hommes pour 10 femmes) et un déséquilibre des âges au détriment des classes les plus actives.
Autant de problèmes qui se reflètent dans les pyramides des âges de pays comme l'Allemagne mais surtout de l'URSS.
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B) Les pertes matérielles
1° Les destructions
Elles sont considérables et touchent des régions entières :
- 70% des immeubles de la Ruhr ont été détruits.
- 38% de la capacité de production de la Pologne et de la Yougoslavie ont disparu.
- En URSS, 6 millions de maisons, 70 000 villages, 1 700 villes, 1/3 du cheptel bovin ont été
détruits.
- En France, 80% des installations portuaires ont disparu et le réseau ferroviaire a subi de très
importants dommages.
Certaines villes ont été presque rayées de la carte : Dresde, Coventry, Hiroshima, Nagasaki, Oradour-sur-Glane... Les pays les plus touchés sont : l'URSS, l'Italie, le Japon, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne.
Malgré ses destructions, l'Allemagne possède encore 80% de son potentiel sidérurgique et chimique. En outre, les nouvelles techniques développées à la faveur de la guerre, dans le domaine de l'électronique, du nucléaire, de la chimie, de la médecine ou de l'aéronautique, ouvrent de formidables perspectives.
2° L'existence quotidienne reste difficile
Les rationnements se poursuivent après 1945 du fait de l'affaiblissement de l'agriculture (disette, surtout durant le très rude hiver de 1945, le plus rigoureux de la guerre).
Les dépenses militaires, les ponctions monétaires très lourdes effectuées par l'occupant ont aggravé les déficits budgétaires et déchaîné l'inflation qui s'accentue par l'extrême rareté des produits éventuellement achetables.
Le retour à la vie "normale" reste difficile et l'aide des Etats-Unis apparaît donc indispensable.
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C) Le bilan moral et psychologique
Les ruines morales, économiques et politiques ont eu de très lourdes conséquences.
La torture militaire et policière, l'accentuation des antagonismes de classes, la lutte entre collaborateurs et résistants, ont créé des habitudes de violences, d'illégalité, et ainsi disloqué le respect des droits de l'homme et l'indépendance de la justice.
Si l'horreur concentrationnaire provoque un traumatisme moral rétrospectif, l'apocalypse atomique d'Hiroshima et de Nagasaki, provoque un traumatisme de nature prospective. Cette angoisse existentielle s'exprime alors au niveau culturel : c'est l'époque (surtout en Italie) du cinéma néo-réaliste ; du développement de la philosophie existentialiste avec Sartre ; de l'apologie de l'absurdité de la vie avec Camus. (Voir éditorial du journal Combat du 8 août 1945 signé Albert Camus).
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L'Europe, autrefois sûre des ses valeurs, de la supériorité de l'homme blanc et de son rôle civilisateur, remet en cause sa foi dans le progrès scientifique et dans l'avenir, s'interrogeant sur le poids de ses responsabilités.
Ce traumatisme moral conduit les pays vainqueurs à ériger pour la première fois, un tribunal qui prétend juger au nom de la conscience humaine universelle et qui définit une nouvelle notion de droit international, celle de "crime contre l'humanité". Au procès de Nuremberg, du 20 novembre 1945 au 30 septembre 1946, 21 accusés, les criminels nazis, les principaux chefs du Reich sont jugés. 12 d'entre eux sont condamnés à mort.
Si ce gigantesque procès eut le mérite de faire le bilan des atrocités commises, il marque aussi la phase ultime de l'unité des vainqueurs.
II. Les grandes modifications territoriales de l’après-guerre
A) La nouvelle carte politique de l'Europe
1° Le sort des alliés du Reich est aisément réglé
Six conférences, tenues entre septembre 1945 et novembre 1946, précèdent la signature solennelle, le 10 février 1947 à Paris, de cinq traités de paix, avec l'Italie, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie et la Finlande. Leur potentiel militaire est limité, des réparations doivent être payées et ces cinq pays retrouvent leurs frontières de 1938. L'Albanie redevient une puissance indépendante, ainsi que l'Autriche qui est occupée par les 4 alliés.
2° De grands changements en Europe orientale
Ils se font au bénéfice de l'URSS et de la Pologne et au détriment de l'Allemagne qui perd, sans compter ses annexions de la guerre, 100 000 km2.
L'URSS glisse vers l'ouest en annexant les pays baltes qui deviennent trois nouvelles républiques de l'URSS. Elle annexe aussi la partie orientale de la Pologne et pour avoir une frontière commune avec la Tchécoslovaquie et la Hongrie, la Ruthénie subcarpatique. Elle annexe enfin la partie nord de la Roumanie, la Bessarabie.
Une nouvelle fois reconstituée, la Pologne est formée surtout de territoires pris sur l'Allemagne : tous les territoires situés à l'est de l'Oder et de son affluent le Neisse et de la Prusse Orientale.
3° De gigantesques transferts de populations jusqu'en 1952
Entrepris pour faire coïncider les nationalités et les états.
7M d'allemands avaient déjà fui vers l'ouest devant la progression de l'Armée Rouge. Après la guerre, tous les allemands des états non allemands sont systématiquement expulsés, excepté certains résistants de la guerre.
2M de polonais quittent les territoires désormais soviétiques.
Au total, 13 millions de personnes sont déplacées en Europe. Il faut y ajouter un très fort exode juif vers la Palestine.
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4° Le sort de l’Allemagne occupée n’est pas réglé
A Postdam les 3 grands (EUA, URSS, RU) s’accordent pour reconnaître l’Allemagne responsable du conflit. Elle devra payer 20 milliards de réparation dont la moitié à l’URSS ; elle sera désarmée, dénazifiée et les criminels de guerre seront jugés, la frontière germano-polonaise est fixée provisoirement sur la ligne Oder-Neisse. Par contre, les grands ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un traité de paix, en raison de leurs divergences sur les frontières du futur Etat, la durée et l'importance de l'occupation, la forme du gouvernement à mette en place. L'évolution des diverses zones d'occupation est déjà très divergente.
En effet, dans la zone d'occupation soviétique, quatre partis politiques sont autorisés et forment, le 14 juillet 1945, un bloc "anti-fasciste". La dénazification dans la zone soviétique est très sévère. Au titre des réparations, des usines sont démontées. Une réforme agraire est introduite et les entreprises industrielles sont nationalisées.
Dans les zones occidentales, les partis se reconstituent plus tardivement et les démontages d'usines s'arrêtent dès 1946. Dans toutes ces zones le libéralisme économique est maintenu.
Le clivage entre la zone soviétique et les autres préfigure la division future de l'Etat Allemand.
B) Une situation nouvelle en Extrême Orient en 1945
1° Après sa capitulation, le Japon est occupé par les Etats-Unis
Le Japon est placé sous le contrôle du général Mac Arthur.
Les clauses territoriales de Yalta et de Postdam sont appliquées. La tension américano-soviétique empêche la réunion d'une conférence de la paix jusqu'en 1951. Le traité de paix de San Francisco ( 7 septembre 1951) est signé par 49 états consacrant le renoncement du Japon aux îles et aux territoires annexés ultérieurement. Ce traité met fin à l'occupation des Etats-Unis en 1952.
L'URSS ayant refusé de signer ce traité, il faut attendre 1956 pour qu'une déclaration soviéto-japonaise mette fin à l'état de guerre. Avec la Chine nationaliste, un traité de paix séparé est signé en avril 1952 et avec la Chine populaire les relations ne se normaliseront qu'en 1979 !
2° L'Asie reste un foyer de tensions très vives
Le retrait des troupes japonaises des territoires occupés laisse une situation explosive en Extrême-Orient. Indonésie et Indochine proclament leur indépendance, la Corée est occupée par les soviétiques au nord du 38ème parallèle, au sud par les EUA. La Chine plonge de nouveau dans la guerre civile qui oppose nationalistes et communistes.
III. Les nouveaux rapports de force a partir de 1945
A) L'affirmation des deux-supergrands
1° Les EU : enrichissement et leadership
La guerre a permis un grand développement économique des EU. Fournisseurs militaires de toutes les armées alliées, leur industrie a été multipliée par 2. Après la guerre, les EU possèdent la principale flotte marchande. Créancier du monde, les EU, dont le Dollar est aussi puissant que l'or, possèdent les 3/4 du stock d'or mondial. Cette puissance est confirmée par leur rôle de leadership. Les EU entendent jouer un rôle de premier plan dans la reconstruction du monde (lors des accords de Bretton Woods en juillet 1944, le Dollar devient le pivot du SMI et le siège du FMI et de la BM se trouve à Washington).
2° L'URSS rejette le leadership des EU
La guerre, tout en ayant causée d'énormes dommages à l'économie soviétique, a beaucoup renforcé le prestige de l'URSS et bien qu'affaiblie sur le plan démographique et économique, elle contrôle l'Europe Centrale et Orientale.
Après Yalta, Les EU veulent reconstruire le monde suivant le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, alors que Staline proclame le droit que "...quiconque occupe un territoire, y impose son système social...". Les EU n'en prennent conscience que peu après et la grande alliance se désintègre très vite et cède la place à la division et à l'affrontement.
B) Le déclin de l'Europe
1° L'Europe ruinée et dépendante
La Seconde Guerre mondiale a accéléré les phénomènes déjà présents lors de la première GM, c'est-à-dire l'affaiblissement financier et démographique, mais aussi économique et politique de l'Europe. L'Europe a besoin des EU pour se reconstruire. La plupart des pays européens sont soumis soit à l'occupation américaine, soit à l'occupation soviétique. Avec cette occupation, l'Europe se trouve au cœur de l'affrontement entre le camp socialiste rivé à l'URSS et le camp occidental attaché aux EU.
2° La fin de l'hégémonie européenne
Si le RU a encore joué un rôle de grande puissance pendant la 2nde GM grâce à Churchill, la France, quant à elle, a beaucoup de mal à se faire reconnaître comme telle. Les puissances européennes n'ont plus l'influence d'avant la Guerre et surtout sur leurs empires coloniaux. Nombreux sont les mouvements nationaux qui se développent et réclament, même avant 45, leur indépendance.
C) L'émergence des pays neufs
La guerre a non seulement favorisé le développement économique des EU, mais aussi de nombreux autres pays où se sont mises en place des industries de substitution (Brésil, Argentine, Mexique). Les secteurs industriels du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ont été stimulés.
La guerre a radicalisé les mouvements nationaux dans certaines colonies qui très vite accèdent à l'indépendance (Inde, Pakistan). Le RU "accepte plus volontiers" que la France l'émergence nationaliste dans les colonies. La France s'engage dès 1946 dans la guerre en Indochine et la répression en Algérie.
L'Après-guerre est marqué aussi par l'émergence du Tiers Monde et en Asie l’incertitude règne : quel sera le devenir de la Chine ?
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En attendant, le monde entier met tous ses espoirs dans la mise en place d’une nouvelle organisation international plus efficace que la SDN complètement discréditée du fait qu’elle n’a pu empêcher le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Source : Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, 1999.
Source : annales brevet 2002 vuibert p.30, sujet histoire Antilles-Guyane, série technologique, septembre 2000.
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1945 se présente comme une rupture fondamentale dans l'Histoire du XXème siècle et constitue le départ d'une ère nouvelle. C’est l’heure des bilans, des règlements de comptes. La carte de l’Europe est profondément modifiée.
La poussée soviétique en Europe et la suprématie militaire et économique des Etats-Unis changent la face du monde. La vieille Europe très affaiblie, ruinée, instable n'est plus au centre des décisions internationales. C'est la fin de l'hégémonie européenne.
Après la découverte des charniers et la révélation du génocide, les nouveaux dirigeants se tournent vers l'avenir afin d'éviter une nouvelle faillite de la paix, empêcher le retour d'une crise économique mondiale, faire triompher la démocratie et assurer une plus grande justice sociale.
Dans l'immédiat après-guerre, un "nouvel" organisme international, l'ONU, jette les bases d'un nouveau monde qui se divise dès sa formation. Les Etats-Unis dominent dans tous les domaines et seul un pays, l'URSS, est éventuellement capable de s'opposer à leur influence.
I. 1945, un traumatisme sans précédent
A) Une hécatombe démographique
1° Les pertes globales
Plus de 50 millions de morts, soit de 6 à 7 fois plus que pour le premier conflit mondial. Aux victimes militaires des combats s'ajoutent les pertes civiles dans les bombardements, et bien sûr les victimes des génocides.
Mais les pays sont très inégalement touchés :
PAYS - Nombre de morts - % de la population totale
URSS - 21 300 000 - 12%
CHINE - 13 500 000 - 2.2%
ALLEMAGNE - 7 060 000 - 7%
POLOGNE - 5 420 000 - 14%
JAPON - 2 060 000 - 3%
YOUGOSLAVIE - 1 700 000 - 10%
FRANCE - 610 000 - 1.5%
ITALIE - 420 000 - 1%
ROYAUME-UNI - 400 000 - 1%
ETATS-UNIS - 300 000 - 0.2%
Sources : Général Beaufre, La Deuxième guerre mondiale, Tallandier, 1967-1969
A ces chiffres doivent s'ajouter 35 millions de blessés et plus de 3 millions de disparus.
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2° Les pertes civiles
Principaux bombardements
DRESDE
(8 février 1945) : 800 avions, 30000 bombes, 135 000 morts.
TOKYO
(10 mars 1945) : 279 avions, 17000 bombes, 83 000 morts.
HIROSHIMA
(6 août 1945) : 1 avion, 1 bombe, 70 000 morts.
NAGASAKI
(9 août 1945) : 1 avion, 1 bombe, 36 000 morts.
Contrairement à la première guerre mondiale, les populations civiles furent très touchées (la moitié des victimes). En URSS, 10 millions de civils ont péri. En Pologne, 97% des disparus furent des civils, victimes des bombardements, des camps de concentration et des mauvaises conditions de vie (sous-alimentation d'où surmortalité).
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3° D'importants conséquences démographiques
Dans certains pays, à l'important déficit des naissances de la guerre s'ajoutent un déséquilibre durable des sexes (aujourd'hui encore la Russie ne compte que 9 hommes pour 10 femmes) et un déséquilibre des âges au détriment des classes les plus actives.
Autant de problèmes qui se reflètent dans les pyramides des âges de pays comme l'Allemagne mais surtout de l'URSS.
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B) Les pertes matérielles
1° Les destructions
Elles sont considérables et touchent des régions entières :
- 70% des immeubles de la Ruhr ont été détruits.
- 38% de la capacité de production de la Pologne et de la Yougoslavie ont disparu.
- En URSS, 6 millions de maisons, 70 000 villages, 1 700 villes, 1/3 du cheptel bovin ont été
détruits.
- En France, 80% des installations portuaires ont disparu et le réseau ferroviaire a subi de très
importants dommages.
Certaines villes ont été presque rayées de la carte : Dresde, Coventry, Hiroshima, Nagasaki, Oradour-sur-Glane... Les pays les plus touchés sont : l'URSS, l'Italie, le Japon, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne.
Malgré ses destructions, l'Allemagne possède encore 80% de son potentiel sidérurgique et chimique. En outre, les nouvelles techniques développées à la faveur de la guerre, dans le domaine de l'électronique, du nucléaire, de la chimie, de la médecine ou de l'aéronautique, ouvrent de formidables perspectives.
2° L'existence quotidienne reste difficile
Les rationnements se poursuivent après 1945 du fait de l'affaiblissement de l'agriculture (disette, surtout durant le très rude hiver de 1945, le plus rigoureux de la guerre).
Les dépenses militaires, les ponctions monétaires très lourdes effectuées par l'occupant ont aggravé les déficits budgétaires et déchaîné l'inflation qui s'accentue par l'extrême rareté des produits éventuellement achetables.
Le retour à la vie "normale" reste difficile et l'aide des Etats-Unis apparaît donc indispensable.
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C) Le bilan moral et psychologique
Les ruines morales, économiques et politiques ont eu de très lourdes conséquences.
La torture militaire et policière, l'accentuation des antagonismes de classes, la lutte entre collaborateurs et résistants, ont créé des habitudes de violences, d'illégalité, et ainsi disloqué le respect des droits de l'homme et l'indépendance de la justice.
Si l'horreur concentrationnaire provoque un traumatisme moral rétrospectif, l'apocalypse atomique d'Hiroshima et de Nagasaki, provoque un traumatisme de nature prospective. Cette angoisse existentielle s'exprime alors au niveau culturel : c'est l'époque (surtout en Italie) du cinéma néo-réaliste ; du développement de la philosophie existentialiste avec Sartre ; de l'apologie de l'absurdité de la vie avec Camus. (Voir éditorial du journal Combat du 8 août 1945 signé Albert Camus).
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L'Europe, autrefois sûre des ses valeurs, de la supériorité de l'homme blanc et de son rôle civilisateur, remet en cause sa foi dans le progrès scientifique et dans l'avenir, s'interrogeant sur le poids de ses responsabilités.
Ce traumatisme moral conduit les pays vainqueurs à ériger pour la première fois, un tribunal qui prétend juger au nom de la conscience humaine universelle et qui définit une nouvelle notion de droit international, celle de "crime contre l'humanité". Au procès de Nuremberg, du 20 novembre 1945 au 30 septembre 1946, 21 accusés, les criminels nazis, les principaux chefs du Reich sont jugés. 12 d'entre eux sont condamnés à mort.
Si ce gigantesque procès eut le mérite de faire le bilan des atrocités commises, il marque aussi la phase ultime de l'unité des vainqueurs.
II. Les grandes modifications territoriales de l’après-guerre
A) La nouvelle carte politique de l'Europe
1° Le sort des alliés du Reich est aisément réglé
Six conférences, tenues entre septembre 1945 et novembre 1946, précèdent la signature solennelle, le 10 février 1947 à Paris, de cinq traités de paix, avec l'Italie, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie et la Finlande. Leur potentiel militaire est limité, des réparations doivent être payées et ces cinq pays retrouvent leurs frontières de 1938. L'Albanie redevient une puissance indépendante, ainsi que l'Autriche qui est occupée par les 4 alliés.
2° De grands changements en Europe orientale
Ils se font au bénéfice de l'URSS et de la Pologne et au détriment de l'Allemagne qui perd, sans compter ses annexions de la guerre, 100 000 km2.
L'URSS glisse vers l'ouest en annexant les pays baltes qui deviennent trois nouvelles républiques de l'URSS. Elle annexe aussi la partie orientale de la Pologne et pour avoir une frontière commune avec la Tchécoslovaquie et la Hongrie, la Ruthénie subcarpatique. Elle annexe enfin la partie nord de la Roumanie, la Bessarabie.
Une nouvelle fois reconstituée, la Pologne est formée surtout de territoires pris sur l'Allemagne : tous les territoires situés à l'est de l'Oder et de son affluent le Neisse et de la Prusse Orientale.
3° De gigantesques transferts de populations jusqu'en 1952
Entrepris pour faire coïncider les nationalités et les états.
7M d'allemands avaient déjà fui vers l'ouest devant la progression de l'Armée Rouge. Après la guerre, tous les allemands des états non allemands sont systématiquement expulsés, excepté certains résistants de la guerre.
2M de polonais quittent les territoires désormais soviétiques.
Au total, 13 millions de personnes sont déplacées en Europe. Il faut y ajouter un très fort exode juif vers la Palestine.
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4° Le sort de l’Allemagne occupée n’est pas réglé
A Postdam les 3 grands (EUA, URSS, RU) s’accordent pour reconnaître l’Allemagne responsable du conflit. Elle devra payer 20 milliards de réparation dont la moitié à l’URSS ; elle sera désarmée, dénazifiée et les criminels de guerre seront jugés, la frontière germano-polonaise est fixée provisoirement sur la ligne Oder-Neisse. Par contre, les grands ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un traité de paix, en raison de leurs divergences sur les frontières du futur Etat, la durée et l'importance de l'occupation, la forme du gouvernement à mette en place. L'évolution des diverses zones d'occupation est déjà très divergente.
En effet, dans la zone d'occupation soviétique, quatre partis politiques sont autorisés et forment, le 14 juillet 1945, un bloc "anti-fasciste". La dénazification dans la zone soviétique est très sévère. Au titre des réparations, des usines sont démontées. Une réforme agraire est introduite et les entreprises industrielles sont nationalisées.
Dans les zones occidentales, les partis se reconstituent plus tardivement et les démontages d'usines s'arrêtent dès 1946. Dans toutes ces zones le libéralisme économique est maintenu.
Le clivage entre la zone soviétique et les autres préfigure la division future de l'Etat Allemand.
B) Une situation nouvelle en Extrême Orient en 1945
1° Après sa capitulation, le Japon est occupé par les Etats-Unis
Le Japon est placé sous le contrôle du général Mac Arthur.
Les clauses territoriales de Yalta et de Postdam sont appliquées. La tension américano-soviétique empêche la réunion d'une conférence de la paix jusqu'en 1951. Le traité de paix de San Francisco ( 7 septembre 1951) est signé par 49 états consacrant le renoncement du Japon aux îles et aux territoires annexés ultérieurement. Ce traité met fin à l'occupation des Etats-Unis en 1952.
L'URSS ayant refusé de signer ce traité, il faut attendre 1956 pour qu'une déclaration soviéto-japonaise mette fin à l'état de guerre. Avec la Chine nationaliste, un traité de paix séparé est signé en avril 1952 et avec la Chine populaire les relations ne se normaliseront qu'en 1979 !
2° L'Asie reste un foyer de tensions très vives
Le retrait des troupes japonaises des territoires occupés laisse une situation explosive en Extrême-Orient. Indonésie et Indochine proclament leur indépendance, la Corée est occupée par les soviétiques au nord du 38ème parallèle, au sud par les EUA. La Chine plonge de nouveau dans la guerre civile qui oppose nationalistes et communistes.
III. Les nouveaux rapports de force a partir de 1945
A) L'affirmation des deux-supergrands
1° Les EU : enrichissement et leadership
La guerre a permis un grand développement économique des EU. Fournisseurs militaires de toutes les armées alliées, leur industrie a été multipliée par 2. Après la guerre, les EU possèdent la principale flotte marchande. Créancier du monde, les EU, dont le Dollar est aussi puissant que l'or, possèdent les 3/4 du stock d'or mondial. Cette puissance est confirmée par leur rôle de leadership. Les EU entendent jouer un rôle de premier plan dans la reconstruction du monde (lors des accords de Bretton Woods en juillet 1944, le Dollar devient le pivot du SMI et le siège du FMI et de la BM se trouve à Washington).
2° L'URSS rejette le leadership des EU
La guerre, tout en ayant causée d'énormes dommages à l'économie soviétique, a beaucoup renforcé le prestige de l'URSS et bien qu'affaiblie sur le plan démographique et économique, elle contrôle l'Europe Centrale et Orientale.
Après Yalta, Les EU veulent reconstruire le monde suivant le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, alors que Staline proclame le droit que "...quiconque occupe un territoire, y impose son système social...". Les EU n'en prennent conscience que peu après et la grande alliance se désintègre très vite et cède la place à la division et à l'affrontement.
B) Le déclin de l'Europe
1° L'Europe ruinée et dépendante
La Seconde Guerre mondiale a accéléré les phénomènes déjà présents lors de la première GM, c'est-à-dire l'affaiblissement financier et démographique, mais aussi économique et politique de l'Europe. L'Europe a besoin des EU pour se reconstruire. La plupart des pays européens sont soumis soit à l'occupation américaine, soit à l'occupation soviétique. Avec cette occupation, l'Europe se trouve au cœur de l'affrontement entre le camp socialiste rivé à l'URSS et le camp occidental attaché aux EU.
2° La fin de l'hégémonie européenne
Si le RU a encore joué un rôle de grande puissance pendant la 2nde GM grâce à Churchill, la France, quant à elle, a beaucoup de mal à se faire reconnaître comme telle. Les puissances européennes n'ont plus l'influence d'avant la Guerre et surtout sur leurs empires coloniaux. Nombreux sont les mouvements nationaux qui se développent et réclament, même avant 45, leur indépendance.
C) L'émergence des pays neufs
La guerre a non seulement favorisé le développement économique des EU, mais aussi de nombreux autres pays où se sont mises en place des industries de substitution (Brésil, Argentine, Mexique). Les secteurs industriels du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande ont été stimulés.
La guerre a radicalisé les mouvements nationaux dans certaines colonies qui très vite accèdent à l'indépendance (Inde, Pakistan). Le RU "accepte plus volontiers" que la France l'émergence nationaliste dans les colonies. La France s'engage dès 1946 dans la guerre en Indochine et la répression en Algérie.
L'Après-guerre est marqué aussi par l'émergence du Tiers Monde et en Asie l’incertitude règne : quel sera le devenir de la Chine ?
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En attendant, le monde entier met tous ses espoirs dans la mise en place d’une nouvelle organisation international plus efficace que la SDN complètement discréditée du fait qu’elle n’a pu empêcher le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Source : Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, 1999.
Source : annales brevet 2002 vuibert p.30, sujet histoire Antilles-Guyane, série technologique, septembre 2000.
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